Histoire des quartiers de Sainte-Suzanne

Village Desprez

Le Souvenir des derniers jours

Derrière l’église commence le Village Desprez. Il s’étend jusqu’ à la Marine et  tient son nom de l’ancien maire et grand propriétaire Augustin-Eugène Desprez. C’est à l’hôpital communal du quartier que le 9 aout 1880 mourut un cultivateur de 51 ans, oublié de tous: Edmond Albius. Cet ancien esclave avait mis au point le procédé de fécondation de la fleur du vanillier.Cette découverte fera la fortune de la colonie et de certains propriétaires mais pas la sienne. Le village est coincé entre la mer et le plan d’eau du Bocage Lucet Langenier. Le site est devenu un haut lieu de pratiques aquatiques dans l’Est ; sur ses berges, les pique-niqueurs en nombre goûtent tant à la cuisine du dimanche qu’au bonheur de paresser dans un cadre délassant. IL comprend également le stade de football Georges Repiquet, du nom de son ancien sénateur-maire de la commune.

Quartier Français

L’air du printemps de France

Auguste Billiard, haut fonctionnaire nommé à l’île Bourbon de 1817 à 1820, avait fait le tour de l’île pendant son séjour. C’est lui qui nous livre le secret de l’appellation Quartier Français.« à peu de distance au-delà du village, la route fait un peu le coude pour doubler une espèce de cap formé par l’extrémité d’un coteau ; elle s’élève à quelques toises au-dessus de la plaine. Voilà la France ! m’écriai-je involontairement en arrivant pour la première fois au sommet de la petite élévation ; en effet, j’apercevais une plaine et des coteaux présentant, avec une physionomie à peu près pareille, tout ce que la Touraine et la Normandie peuvent offrir de richesses et de beauté. Je découvrais toute l’étendue de Sainte Suzanne, et la partie de cette paroisse à qui ses habitants, à raison de la ressemblance, ont donné le nom Quartier Français « (Voyages aux colonies orientales). Avant de devenir une terre à cannes et à sucre, Sainte Suzanne avait connu des terroirs de blé, de café, de vergers. Puis au milieu du XIXe siècle, l’usine construite par Monsieur de Kerveguen, va marquer pour longtemps la vie de générations d’hommes et de femmes , engagés dans la production du sucre jusqu’à sa fermeture en 1982. Les reliques de Sainte Vivienne, vierge et martyre du IIIe siècle, ont été apportés de Rome par le père Blampin. Elles ont été installées dans la chapelle de Notre Dame du Bon Secours à Quartier Français, le 20 juin 1852. cette jeune fille chrétienne avait été condamnée et décapitée pour avoir repoussé les avances d’un seigneur.Chaque année, le 2 décembre, la fête patronale se déroule devant une foule fervente.

La Marine

La culture pêcheur

L’accès à la mer sur la côte Au-Vent, de Sainte Marie à Bois Blanc, a toujours été difficile et dangereux. La côte ne présente pas de criques ou d’abris naturels importants et, de surcroît, elle est constamment balayée par les vents et la houle du Sud-est, empêchant toute mise à l’eau.Les habitants doivent braver les éléments, pour se constituer sur ce littoral inhospitalier un réseau de marine avec débarcadères, magasins de dépôt, petits commerces généralistes et des échoppes intermittents des produits de la pêche.C’est ainsi que naquit et prospéra petitement le quartier de la Marine Sainte Suzanne. Néanmoins, dès la création du quartier de Sainte Suzanne, les visiteurs s’y rendaient soit par le chemin boisé, tracé de Sainte Marie ou par voie de mer en atterrissant à la Marine.  Monforand, au milieu du XIXe siècle, avait beaucoup d’ambition pour la Marine.« en sortant du village proprement dit et en inclinant vers le rivage, on descend au quartier de la Marine. C ’est un second Sainte Suzanne, mais plus jeune et bien plus animé. Là s’étendent sur le rivage de la mer les établissements du commerce, le pont débarcadère, les magasins de dépôt, enfin le petit hôtel où s’arrêtent les voyageurs et surtout les capitaines dont les navires sont retenus sur la rade. Là encore se groupent d’élégantes maisons presque enfouies sous des arbres fruitiers et qui empruntent aux émanations e la mer une charmante fraîcheur peu à peu, le quartier de la marine se développe ; il s’avance chaque année en remontant vers la route et rejoindra bientôt l’ancien village.» La municipalité, sensible à la protection de l’environnement, y a installé sa station d’épuration pour rendre à l’océan l’eau la moins pollué possible.

Commune Bègue

La discrète

Les écarts Bègue les hauts et Bègue les bas ont longtemps sommeillé à l’ombre de l’usine de Quartier Français. La curiosité populaire n’est pas allé au delà d’un « Monsieur Bègue qui a marqué le quartier ». Ce Monsieur Bégue n’a pas marqué les esprits : pas de légende, pas d’histoire édifiante de magie, de fortune, d’amour ou de générosité ostentatoire. Les habitants ont toujours gagné leur vie sur les métiers de la canne et du sucre et sur de petits bonheurs domestiques. C’est de Commune Bègue que l’on peut accéder au Bassin Michel, dans le fond de la grande rivière Saint Jean. En contrebas du bassin, se trouve la cascade Sabôyé, du nom d’une famille originaire de Bois Rouge.

Bras Pistolet

L’atout du changement d’air

Ce petit village dans les nuages est haut perché sur les anciennes terres Kervéguen. Sous bois et forêt, ces terres furent vendues vers 1904 à Philidor Payet. Ce dernier fit venir des familles entières de colons de Salazie natale pour défricher la végétation forestière afin de faire de la canne. Le village tient son nom de Bras Pistolet, un affluent de la petite rivière Saint-Jean.Une route sinueuse continuait vers la forêt Dugain (du nom de son acquéreur) et des bois de couleur, sur la plateau de la Plaine des Fougères. C’était le pays du charbon de bois, des balais brandes, du bois de forge et du fanjan. On y faisait aussi du géranium. Ce quartier est un atout touristique du changement d’air de Sainte-Suzanne. La nouvelle route des Hauts reliant Bras Pistolet à Bagatelle a permis à l’économie locale de se diversifier dans le tourisme vert. Et la chapelle de Notre Dame des Hauts a vu, dès 1978, de nouveaux lotissements apporter de la vie au petit village endormi.

Commune Carron

Vanille et Indianité

Haut lieu de la culture de la vanille et de l’indianité, Commune Carron est un des plus vieux bourgs de la commune. Le temple hindou près de la propriété Réunion, vieux de plus d’un siècle, veille sur les terres à canne et sur la culture des ancêtres. Il fait partie du patrimoine commun attirant, lors des cérémonies, la ferveur et la curiosité des foules de fidèles et de visiteurs.Parmi les premiers habitants du quartier de Sainte-Suzanne, on relève un Louis Carron, installé par Jacob de La Haye , vice roi des Indes.

Commune Ango

Le vieux village des origines

Encore un lieu-dit hérité dès l’origine du quartier de Sainte-Suzanne ! Comme à la commune Carron, on y fait de la canne, de la vanille et de la banane. Le village a conservé le calme et la beauté paysagère de Sainte-Suzanne.Et si Charles Leal, le chroniqueur mauricien, refaisait son voyage de 1877, avec ses trois mules attelées, en route vers les « bonnes oranges, le bon tabac et (…) les jolies filles » de Saint-André, il y verrait encore « d’immenses champs de canne, des allées de vieux tamariniers et de grands filaos » consignés dans son récit. Il ferait un détour de détente vers le Bassin la Boue ou vers le nouveau gîte Ango de Danielle Delort et ses jus de papaye et ses gâteaux chouchou.De la Commune Ango , on peut rejoindre la petite rivière Saint-Jean et un bourg nommé Délices ; nom donné également à la cascade toute proche. Et les habitants égrènent à plaisir des repères connus d’eux-mêmes : Bassin Cadet, Cap Malbar, Bassin Zarab, Paquiry

Deux Rives

Entre deux eaux

Le hameau doit son nom à sa localisation entre les deux rivières Saint-Jean, la grande et la petite. On lui associe également un autre écart, l’Espérance, située entre la petite rivière Saint-Jean et le Bras Douyère. Entre les deux écarts, se trouve la cascade Marin, plongeant depuis une dizaine de mètres, dans un bassin d’anguilles et de chevaquines. On y accède par le chemin Camaron.Ici, comme partout à Sainte-Suzanne, perdurent les scènes de la coupe de cannes immortalisées par Lacaussade.« Les cannes par milliers s’abattaient sous la hache,des champs entiers tombaient, et, sur le sol, roulés,gisaient les blonds roseaux en tas amoncelés ;et l’on voyait au loin fumer la sucrerie,et comme un long ruban de blanche draperie,l’odorante vapeur se perdait dans les airs et le vent en passant, l’emportait sur les mers,avec le chant des bois et le parfum des plaines.Et les marins, lassés de leurs courses lointaines de  l’Inde ou de l’Europe, arrivant sur nos bords,Dans les brises, flottant sur leurs larges sabords,Respiraient enivrés le généreux arôme. Du travail de la terre et du travail de l’homme »Ici aussi, des rêves de vanille et d’arbres fruitiers avaient fleuri sur la bonne terre de Sainte-Suzanne. Une restructuration de ce gros bourg rural (3120 habitants en 2004 en incluant ses écarts) permettra d’accueillir, à terme, près de 2 000 nouveaux habitants.A l’espérance, la commune, soucieuse de la bonne alimentation en eau des habitants, a installé une station de traitement de l’eau.

Bellevue & La Renaissance

C’est à Bellevue, chez Féréol Bellier Beaumont qu’Edmond Albius découvrit le procédé de fécondation artificielle de la vanille. L’enjeu majeur des quartiers de Bellevue et de la Renaissance, c’est le désenclavement par un réseau routier de qualité. Ainsi une nouvelle route, la CR 25,permet de la Renaissance / Niagara de rejoindre le quartier de Bagatelle.Grâce à cette route, les agriculteurs peuvent mieux écouler leur production et les visiteurs ont accès plus facilement au Bassin Rond et à la cascade Niagara.

Jacques Bel-Air

L’écart de Jacques Bel Air a été témoin des grandes heures de l’histoire agricole de la Réunion : l’acclimatation de la vanille sur la propriété Belle-Eau en 1822 par l’intendant Marchant et l’expérimentation d’une usine à vapeur par Joseph Desbassyns au début du XIXème siècle pour remplacer son vieux « flangourin »actionné par des mules. Avec ses écarts-sœurs, Jacques Cargot, le Grand Hazier et Grande Ravine, toute cette partie de Sainte-Suzanne autour de Jacques Bel Air est animée du souffle du passé : l’hôpital des sœurs de Saint-Vincent de Paul, installé en 1801, la chapelle Notre Dame de Bel Air inaugurée en 1860, les calbanons qui abritaient les espoirs et les ardeurs des engagés Indiens venus dans l’île pour l’aventure sucrière après l’abolition de l’esclavage en 1848. A Jacques Bel Air, le souvenir de Madame Jurien de la Gravière s’enfonce peu à peu dans l’oubli. C’est pour l’est le pendant de Madame Desbassyns à l’ouest, mais débarrassée de toute l’image sulfureuse de méchanceté, véhiculée par la tradition populaire. A sa demande, Garros, habitant de Sainte-Suzanne dessina la future chapelle de Bel Air ; Roland de Lépervanche de de Villèle se chargèrent du plan et de la construction.La première pierre fut posée le 15 août 1857.Le bâtiment fut entièrement détruit par un cyclone.Au Grand Hazier avec son jardin réputé, perdure le souvenir de Lescouble, ancien propriétaire du domaine, qui rédigea son journal entre 1810 et 1813 et nous fournit des renseignements précieux sur la vie quotidienne pendant la période anglaise à l’île Bourbon. Dans ce jardin extraordinaire, on y découvre encore des citronniers, des canneliers, le niaouli, le cerisier du Brésil, le cacao, le rima et des variétés de palmiers. Mais Jacques Bel Air s’est préparé à entrer dans le troisième millénaire. Des lotissements accueillent les nouveaux habitants : la Cité du Levant et le lotissement Raymond Vergès.

Bagatelle

Le souvenir du taureau noir

C’est la propriété sucrière Bagatelle qui a donné son nom au village. La vie s’est développé autour de l’église, autour des papillotes d’antan, avant que le progrès et l’école ne s’installent durablement. Le village compte aujourd’hui plus de 4000 habitants, soit près de 20% de la population de la commune. Faisant le deuil de bonheurs passés – le sucre, thé et les berlingots acidulés de Solpak – les habitants se tournent vers l’avenir en développant un secteur de services de proximité et des projets de tourisme vert. Les atouts naturels ne manquent pas dans un monde de bassins et de goyaviers : Bassin Nicol, Bassin Boeuf, Bassin Grosses Roches, Bassin Pilon, Bassin Carrosse…

Le Bocage

Un joyau d’aménagement du paysage

Se détendre, s’évader, pique-niquer en famille, faire du sport, s’adonner à des activités nautiques et de loisirs, le site du Bocage Lucet LANGENIER vous accueille dans un cadre agréable, verdoyant et magnifique. Un site unique en son genre à la Réunion qui attire des milliers de visiteurs. Le paysage du Bocage est un véritable joyau où la nature prédomine. Son plan d’eau, exceptionnel, permet des activités nautiques et fait également le bonheur des pêcheurs. Le site du Bocage accueille aussi les grandes manifestations culturelles et sportives organisées par la municipalité. Un lieu paisible, qui fait l’objet d’un grand aménagement dans le cadre de la CINOR. Pour le plus grand bien de la population et des touristes. Un exemple d’aménagement dans sa conception et sa réalisation, le parc de jeux du bocage Lucet LANGENIER offre aux enfants la possibilité de s’éclater, de se divertir, de s’amuser. Ses équipements ( balançoires, tunnel, escalade, toboggan…), font la joie des enfants, les aires de jeux sont en permanence prises d’assaut.Un parc de loisirs superbement aménagé, qui fait l’objet d’un travail d’entretien et d’embellissement permanent.

Le Phare de Bel-Air

Classé Monument historique. Construit en 1844, unique à la réunion et dans l’océan indien, mis en service en 1846, son rôle était de signaler, à l’époque d’une navigation maritime plus importante, un premier écueil au pied de la falaise, la Marianne et un peu plus loin, le Cousin.Le bâtiment comprend un logement de fonction, une chambre pour le personnel de passage et la salle des machines.La superficie de l’établissement est de 3374 m2. L’ensemble des constructions est de couleur blanche, la coupole ainsi que la lentille au sommet de la tour sont vertes. Les garde-corps et la partie supérieurs de la tour sous le couronnement sont rouges.Le phare de Sainte Suzanne, un lieu de notre patrimoine culturel et historique.

Le marché forain

Situé sur le parking en face du Parc de Jeux, le nouveau marché forain offre tous les mardis un spectacle coloré où les saveurs et les senteurs sont une invitation à une balade à travers la Réunion profonde, authentique. Dès sa mise en service, le nouveau marché forain s’est imposé comme un carrefour de rencontres incontournable. Il répond pleinement à l’attente des bazardiers, désormais satisfaits de pouvoir travailler dans des conditions optimales.Le marché forain dispose d’emplacements numérotés, de toilettes publiques et de parkings.

La mémoire collective réunionnaise

Le domaine du Grand Hazier, situé à Jacques Bel Air, existe depuis 1960 . En 1724, François De Lescomble achète le Domaine pour y construire une belle demeure créole.Appartenant aujourd’hui à la famille Chassagne, il comporte un jardin de deux hectares avec des arbres fruitiers de plus de 100 ans, des plantes médicinales et des espèces endémiques. À l’intérieur de la demeure créole, on peut y voir des vieux meubles créoles en bois, sans compter les autres trésors en documents et photos.

Des églises et des temples

Des bâtiments historiques riches en histoire

Les églises de Sainte-Vivienne et du Centre Ville, lieux de rassemblement des fidèles, de communion et de prière, datent de plus de cent ans.
Autres bâtiments et lieux de culte historiques, les temples tamouls de la chapelle front de mer et de Victor Bellier à Commune Carron, qui ont marqué l’époque de l’esclavage et de l’engagisme sur notre commune, terre de métissage. Chinmaya Mission complète sur Sainte Vivienne à Quartier Français la multi culturalité de notre commune.Ces hauts lieux culturels attirent de nombreux fidèles, mais également un grand nombre de touristes à l’occasion des cérémonies qui y sont organisées.

Le repos des fleurs éternelles

Le cimetière de Sainte-Suzanne représente un véritable monument historique. On y trouve le caveau des Anglais, très visité par les touristes. Plusieurs hautes personnalités qui ont marqué l’histoire de la réunion sont inhumées dans le cimetière dont les tombes présentent un intérêt historique avéré. Selon les recherches effectués, un premier cimetière, probablement le plus ancien de l’île ( 1667), était situé auprès de l’église, en bordure de la rivière de Sainte Suzanne, et utilisé jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, début XIXe siècle. Il est abandonné vers cette époque, au profit d’un nouveau cimetière actuellement situé à l’entrée de la ville. Deux Emplois Jeunes « gardiens de la Mémoire Vivante » ont travaillé pendant cinq ans sur le cimetière du centre ville. Ils ont mis en place un programme visant à présenter le nouveau mode de gestion du cimetière, son histoire, le caveau des Anglais et la rénovation des tombes Historiques.
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